Histoire des gauches au pouvoir
A gauche toute ?
Maurice Lemoine
Depuis la nuit des temps, un rêve immense traverse l’humanité : celui d’une société harmonieuse dans laquelle primeraient l’intérêt collectif, l’atténuation (voire la disparition) des inégalités, le « bien vivre » pour tous les citoyens, le respect des libertés fondamentales de l’individu. Des insurgés de la Commune de Paris à ces Américains qui voulaient plafonner les revenus, en passant par les « socialo-communistes » qui, en France, en 1981, prétendirent « changer la vie », ce rêve a pris différentes formes, en de multiples lieux.
L’histoire du siècle passé montre qu’arriver au pouvoir en portant ce projet n’a rien d’impossible. Toutefois, et pour peu qu’elle existe, toute tentative de rupture avec le modèle capitaliste implique une forte réaction, venue à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, comme on a pu le voir, en 1973, au Chili.
Un nouvel internationalisme
François Mitterrand
Histoire d’un label politique
Laurent Bonelli
L’utopie réalisée de la Commune de Paris
Christophe Voilliot
La dignité de l’Afrique
Thomas Sankara
Plafonner les revenus, une idée américaine
Sam Pizzigati
Soirs d’euphorie, matin de désespoir au Chili
Pierre Kalfon
Alors que, avec la disparition de l’Union soviétique, sont entrées en crise les visions mystiques du socialisme, quels critères définissent celui-ci ? L’expérience montre qu’ils dépendent du contexte dans lequel on tente de l’instaurer. Les Portugais de la « révolution des œillets » avaient peu à voir avec la social-démocratie scandinave, longtemps présentée comme un modèle pour avoir assuré, d’une manière pacifique, le bien-être et l’égalité des citoyens.
Différents encore sont, aujourd’hui, les pays d’Amérique latine qui, tels la Bolivie, l’Equateur ou le Venezuela, osent évoquer un « socialisme du XXIe siècle ». Remettant en cause la domination des pays du Nord, en particulier des Etats-Unis, prenant leurs distances vis-à-vis de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, ils prônent un modèle d’intégration qui repose sur la coopération plutôt que sur la compétition. Cette tentative de transformation sociale répond aux aspirations de ceux qui ont porté ces gouvernements au pouvoir — même si la voie n’est pas exempte de difficultés.
L’Etat norvégien protecteur de la culture
André Schiffrin
Un modèle scandinave à cinq exceptions
Jean-Pierre Séréni
La « révolution des œillets » et son cinéma
Eduardo Geada
Terres promises du Venezuela
M. L.
Quand l’Equateur se met au vert
Aurélien Bernier
En Bolivie, les quatre contradictions de la révolution
Alvaro García Linera
Que reste-t-il de l’expérience pionnière de Porto Alegre
Simon Langelier
Premières victoires pour la démocratie participative
Olga Victor
« La prise du pouvoir est un moyen, pas une fin », serait-on tenté de rappeler aux partis qui se réclament du « réformisme » et… réforment si peu. En effet, si les sociaux-démocrates se montrent moins brutaux que la droite dans leur gestion des affaires sociales, comment oublier le triangle des Bermudes dans lequel ils se sont trop souvent perdus ? Leur acceptation du cadre néolibéral, leur impuissance à élaborer des solutions crédibles et à les faire passer dans la réalité, leur refus de répondre aux attentes des peuples et d’engager le chantier de l’Europe sociale, ont produit des effets dévastateurs sur les fondements de la démocratie.
Peut-on se contenter de gouverner en oubliant de tenir compte des antagonismes de classe, alors même que flexibilité et précarité frappent durement les milieux populaires ? Volonté ou absence de volonté politique, rôle de l’idéologie, des marchés, des intellectuels et des médias, faible participation des femmes et des classes populaires, où se trouvent les verrous ? Et combien de temps encore, alors qu’enflent les colères sociales et que, paradoxalement, la crise fissure les dogmes libéraux, ce jeu politique peut-il durer ?
Entre contraintes et privilèges
Serge Halimi
Représentants du peuple ?
Alain Gresh
Labyrinthe social-démocrate
Anne-Cécile Robert
Usure du pouvoir en Espagne
Ignacio Ramonet
L’école britannique livrée au patronat
Richard Hatcher
Le gouvernement raconte son histoire
S. H.
Pierre Rosanvallon et le « déficit de compréhension »
L. B.
« Vive la crise ! »
Pierre Rimbert
« Syriza le Grec », seul contre tous
Costas Lapavitsas, Valia Kaimaki et M.L.
Ce numéro est accompagné de photographies réalisées par Lartefact. Cette structure, née d’un projet participatif sur le street art, présente la capitale française comme un musée à ciel ouvert (www.paris-streetart.com). Lartefact dévoile ici un concentré photographique sur la création urbaine entre Paris et Berlin. Timothée Baschet, responsable et coordinateur du projet, invite à cette occasion plusieurs photographes, dont MarOne, spécialiste des cultures urbaines, à poser un regard sur cette discipline artistique originale et haute en couleur.
Agnès Stienne
Du monde communiste à l’Internationale socialiste
Ruptures en Amérique latine
Ces réformes qui ont changé la vie